William Albright et la sonate pour saxophone

William ALBRIGHT

 

Compositeur américain, né à Gary (Indiana) le 10/10/1944 et mort à Ann Arbor (Michigan) le 17/09/1998.

"C'était un compositeur créatif et inventif merveilleusement doué, et un professeur merveilleux qui se souciait de l'enseignement et où il a mis tout son cœur." Leslie Basset

 

 

Organiste, pianiste, compositeur, William Albright a créé plus de 30 œuvres et donné des concerts dans toute l’Europe, le Canada et les USA.

Comme compositeur, il a écrit pour voix et beaucoup d’instruments mais c’est principalement pour claviers qu’il est connu.

A 15 ans, il commence des études musicales à l’Institut préparatoire Julliard. Il poursuit à l’Université du Michigan (avec Lee Finney et Leslie Basset). En 1968, il étudie 2 ans dans la classe d’Olivier Messiaen au conservatoire de Paris avant d’être nommé à la tête de la classe de composition de son université d’origine. Il y sera également directeur adjoint jusqu’à sa mort.

Tout d’abord très influencé par Messiaen, il développera un style s’appuyant sur « le principe de la suprématie de l’intuition, l’imagination et la beauté du son, l’humour et l’esprit d’improvisation » (*). Ces dernières œuvres combinent rythmes complexes, atonalité, éléments de jazz et ragtime, minimalisme et musiques non occidentales. Comme interprète associé à William Bolcolm, il enregistrera l’intégrale de Scott Joplin. De nombreux prix et distinctions jalonnent sa carrière.

 

Sonata pour saxophone et piano (1984)

Pièce tout en contrastes stylistiques : minimalisme, atonalité libre, be-bop, lyrisme élégiaque et force brutale, cette sonate est le fruit d’une commande de 3 formations : D.Sinta et E.Weckler / L.Hunter et B.Cornelly / J.Wytko et W.Cosand subventionnée par le « National Endowment for the Arts ».

1) Two.Part Invention : alternance entre une invention quasi atonale « à la Bach » avec des cadences et passages minimalistes

2) « La follia nuova : a lament for George Cacioppo » : la dédicace est à la mémoire de G.Cacioppo, décédé subitement le 8/04/1984. Celui-ci, fut le fondateur du groupe ONCE et mentor de plusieurs générations de compositeurs aux Etats-Unis. Albright dit à ce propos : « Cacioppo, sa musique et sa personnalité sont le fondement de ma pensée. Il aurait beaucoup apprécié l’utilisation du titre traditionnel « la follia » (la folie) dans ma réincarnation comme « la follia nuova ». Comme ses précédents baroques, le mouvement est de forme Chaconne à variations, même si à un moment, le fouillis des sections se croisent. Le fa# mineur pourrait-être important, ou pas… ».

Le sens général descendant de cette lamentation fait référence à celle de la mort de Didon dans Didon et Enée de Purcell.

3) Scherzo : « Will o’Wisp (feu follet) »

Mouvement très véloce dans des nuances très douces

4) Recitative and Dance

Le récitatif, comme une cadence pour saxophone seul, développe un nouvel élément thématique basé sur une tierce mineure ascendante.

Mad dance : là encore la « folie » reprend nombres d’allusions aux mouvements précédents.

 

Termes employés

Bell-like : comme une cloche

Powerful : puissant

Sotto voce (blend with piano) : à mi-voix (mélangé au piano)

Come sopra : comme ci-dessus

Stressed : souligné

Placido : placide : qui garde son calme en toute circonstance (Larousse)

Sweetly singing : chanter doucement

Soaring : envol

Alla corrente, nobile, molto lontano : comme une courante, noble, très loin

Wild : sauvage

Semplice, ma con rubato : simple, mais avec rubato

Graceful : gracieux

Poco movendo : un peu mouvant

Bop : fait référence au Be-bop

Angrier : en colère

Hursky : rauque

Whispering : chuchoter

Honky : terme péjoratif utilisé par les noirs américains pour qualifier les blancs (comme « blanc-bec)

 

Chaconne : danse ancienne à trois temps d’origine espagnole ou ​​ mexicaine. Comme la passacaille dont elle se distingue peu, elle apparait au XVIème et prend, au cours du siècle suivant, une grande importance en tant que forme instrumentale. (…) Comme la passacaille et le ground, la chaconne consiste en une série d’expositions d’un même thème ; mais ici le dessin générateur n’est pas seulement varié dans son accompagnement ; il est susceptible de transformations qui affectent ses contours propres, selon le système de variations dit « d’amplification thématique » (ex. dans la Chaconne pour violon seul de Bach, où le thème subit 32 modifications mélodiques qui transcendent la simple ornementation). Le Boléro de Ravel met en œuvre un système de variations inédit : le thème est exposé intégralement 17 fois sans que ni ses contours ni son accompagnement ne soient modifiés ; le compositeur a volontairement limité son effort de renouvellement à l’orchestration. (Que sais-je : les formes de la musique).

 

Pièces de W.Albright avec saxophone :

*) Pit band (1993) : saxophone alto, clarinette basse et piano

*) Doo-dah (1977): trio de saxophones

*) Heater (1979) : saga pour saxophone alto et orchestre d’harmonie

*) Fantasy etudes (1993) : pour quatuor de saxophones

 

Sources :

Kirk O’Riordan : www.kirkoriordan.com

William Albright’s Sonata for Alto Saxophone and Piano:

A Study in Stylistic Contrast by Kirk O’Riordan. A Document Presented in Partial Fulfillment ​​ of the Requirements for the Degree ​​ Doctor of Music Arts. ARIZONA STATE UNIVERSITY ​​ 

August 2003

 

 

 

 

 

 

 

Doigtés suraigus proposés par Sigurd Rascher

1 septembre 2023

Marius Constant et le saxophone

1 septembre 2023

Laisser un commentaire