Saxophone Classics – Diastema

Description

Paradoxe ?

La création musicale accorde aujourd’hui une place prépondérante au saxophone, instrument, comme on le sait, de facture récente mais qui bénéficie déjà d’un vaste répertoire, particulièrement éclectique. Qu’il s’agisse en effet de musiques improvisées, populaires ou savantes, le saxophone les défend toutes avec un égal bonheur. Car ce qui touche et séduit le plus le mélomane, tout comme le musicien averti, c’est la richesse de ses timbres, la diversité de ses registres aux alchimies sonores richement colorées. C’est aussi l’aisance avec laquelle il est l’interprète des esthétiques les plus diverses jusqu’aux plus avant-gardistes (écriture micro-intervallique, multiophonique…). Alors paradoxe ? Pourquoi cet instrument aussi ancré dans l’expression musicale de notre époque se tourne-t-vers les musiques du passé ? D’abord parce que l’histoire de la musique nous enseigne que les plus grands maîtres, compositeurs ou interprètes, n’ont jamais hésité à transcrire les œuvres de leurs aînés et parfois même leurs propres œuvres, élargissant ainsi à un large auditoire la connaissance des répertoires. Mais aussi parce que grâce à la parfaite maîtrise technique à laquelle parviennent les interprètes, le saxophone permet aujourd’hui de restituer dans le plus grand respect de la partition, les articulations et les modes de jeux originels, retrouvant ainsi avec authenticité la pensée créatrice du compositeur. Telle est la gageure que tient et réussit ici le quatuor Diastema. Les trois œuvres enregistrées ici ont l’immense intérêt d’offrir un panorama à la fois stylistique et instrumental. Stylistique, car avec Joseph Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart et Ludwig van Beethoven, nous avons les trois aspects du style « classique ». Instrumental, car on peut apprécier les différents alliages sonores des instruments utilisés et l’intérêt réel de ces transcriptions. Le quatuor en fa mineur opus 20 de Joseph Haydn présente le premier visage de l’art de la transcription. L’auteur, David Walter, révèle un extrême souci de fidélité au texte. L’opus 20 (dont les quatuors étaient nommés « Divertimento ») présente les principales caractéristiques de leur auteur : influence de la musique baroque, écriture classique, plan devenant peu à peu le « plan-modèle » en quatre mouvements, dont un Menuet et un Final souvent fugué. La prodigieuse synthèse de Joseph Haydn se révèle ici dans ce final dont le thème de la fugue est aussi utilisé par Jean Sébastien Bach (Clavier bien tempéré, Livre I, Fugue en la mineur), George Haendel (Le Messie) et Wolfgang Amadeus Mozart (Requiem). Si le quatuor en fa mineur de l’opus 20 témoigne de la synthèse stylistique réalisée par Joseph Haydn, K 575 offre lui toutes les caractéristiques du langage de Mozart. Les quatre mouvements s’inscrivent dans le plan suivant : Allegro, Andante , Menuetto, Allegretto. Certains détails sont alors rencontrés avec bonheur : ainsi, dès le début du premier mouvement, écriture d’une extrême diversité dans les nuances, dans les carrures, et dans le rôle confié aux quatre instruments. L’andante associe une simplicité apparente d’écriture à une intense expression musicale. Le Menuetto apporte lui la détente agogique nécessaire à l’équilibre général. Une étonnante notion d’unité apparaît dans le final par l’utilisation rappelant celui du premier mouvement. La transcription pour quatuor de saxophones et piano de l’opus 16 de Ludwig van Beethoven illustre parfaitement le style instrumental évoqué précédemment. Les trois mouvements s’organisent selon un bel équilibre : l’Allegro initial en mi bémol majeur est précédé d’un Grave à valeurs pointées. Il est suivi d’un Andante en si bémol majeur d’une grande intériorité permettant un subtil dialogue entre tous les instruments. Dans le Rondo final, le thème du refrain reprend le matériau motivique du Grave initial. Ainsi se vérifie et se confirme une fois de plus le souci d’architecture de Ludwig van Beethoven.

Gérard DURAN

 

Instruments

Artistes

Quatuor Diastema

Afin d’appréhender dans le style le plus pur le répertoire classique qui fait défaut au saxophone, le quatuor s’est donné avant tout une formation solide et pluri-directionnelle :

-Par le troisième cycle du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, et grâce à l’enseignement et aux conseils de D. WALTER (Hautboïste, chambriste).

-Par la rencontre de musiciens de chambre dont le renom n’est plus à faire, à l’exemple du Lindsay String Quartet dont les cours, durant le stage de Brereton (Grande-Bretagne), permirent un travail approfondi des transcriptions et plus spécialement du répertoire du quatuor à cordes

-Par un séjour de trois mois en résidence au Centre pour les Arts de BANFF.

Le travail journalier dégagé de toutes contraintes matérielles permit l’acquisition de réflexes et d’une grande cohésion musicale.
Ce travail fut enrichi par l’apport d’intervenants, (éminents musiciens du monde entier), master-classes, interview télé, radio, et par la réalisation de nombreux concerts dans l’Ouest Canadien: Banff, Calgary, Regina, Vancouver.

Soprano : Philippe Lecocq
Alto : Christophe Bois
Ténor : Philippe Braquart
Baryton : Eric Devallon

Odile DELANGLE, Piano

Après des études musicales au Conservatoire National de Région de Lyon où elle obtient une médaille d’or, Odile Delangle suit l’enseignement de Germaine Mounier à L’Ecole Normale de Musique de Paris où elle remporte se Licence de Concert à l’unanimité. Elle est lauréate du Concours International Maria Canals de Barcelone et demi-finaliste du Concours International d’Exécution Musicale de Genève. Nommée professeur de piano à l’Ecole Normale de Musique de Paris en 1978, elle participe à de nombreux concerts et enregistrements en soliste et en musique de chambre (en France, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, au Royaume Uni, aux Etats-Unis et au Japon). Odile Delangle depuis 1988 est répétitrice au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.

Sommaire

Quatuor opus 20 n°5	Joseph HAYDN
1. Moderato		7:17
2. Menuet		4:27
3. Adagio		5:31
4. Final		2:58
Quatuor n°21 K 575	Wolfgang Amadeus MOZART
5. Allegretto		7 :37
6. Andante		4 :01
7. Menuet		5 :42
8. Allegretto		6 :15
Quintette opus 16	Ludwig van BEETHOVEN
9. Grave- Allegro ma non troppo		12 :57
10. Andante cantabile		7 :02
11. Rondo- Allegro ma non troppo		5 :53