Heitor VILLA LOBOS

Heitor VILLA LOBOS

Heitor VILLA-LOBOS

 

Compositeur et chef d’orchestre brésilien né et mort à Rio de Janeiro (1887-1959)

 

En 1905, Villa-Lobos commença des voyages à l'intérieur du Brésil. Guidé par un instinct infaillible, il apprit à concevoir l'âme sonore brésilienne, à partir de chants de primitifs indiens, de rythmes des Noirs de Bahia, de chansons populaires urbaines et rurales, mais il bénéficia en même temps des recherches de son ami l'ethnomusicologue Roquette-Pinto. S'il fut influencé par Wagner et Puccini pour la mélodie, par Vincent d'Indy, dont il étudia le cours de composition musicale, plus tard par Debussy et par Stravinski, la question des influences allait graduellement perdre son sens chez un créateur qui possédait la musique en lui-même.

Son style est unique, et combine des influences européennes, notamment celle de J.S.Bach, compositeur favori de Villa-Lobos, avec des sources de musique traditionnelle brésilienne (d’où ces fameuses « Bachianas Brasileiras).

 

Villa-Lobos a découvert le saxophone non pas par le biais du jazz ou de la variété comme souvent au début du XXème siècle, mais au contact des « chorões » (orchestres de rue) où il jouait dans sa jeunesse et y avait pour ami le saxophoniste Anacleto Augusto de Medeiros. Etant clarinettiste, il a lui-même pratiqué le saxophone. Dans ses activités de compositeur, V.L. avait beaucoup d’affection pour les qualités expressives du saxophone. Il l’utilisa dans plus de 60 compositions. Parmi les plus importantes : Choros n° 7 (1924), Choros n°3 (1925), Quatuor (1921), Nonetto (1923), Sextuor mystique pour Fl, Hb, SaxA, Harpe, Guitare et Célesta (1917), Quarteto Simbolico pour Fl, SaxA, Harpe, Célesta et voix de femmes (1921)

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Amusant

En 1930, à la demande du gouverneur, il s’installe à São Paulo pour organiser l’étude la musique dans les écoles. Il fait dans le même temps une tournée musicale et militante d’où il lance : « le football a fait dévier l’intelligence humaine de la tête aux pieds… » ce qui lui valut problèmes et déboires…

 

Fantasia pour soprano ou ténor et orchestre de chambre (cordes + 3 cors 1948   (dédiée à Marcel Mule )    Editions. ​​ Southern Music Publishing Co Inc.

 

  • Animé

  • Lent

  • Très animé molto allegro  ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​ ​​​​      (Total 11mn30)

 

La pièce fut commencé à New-York en 1948 (probablement au printemps) où V.L. fut hospitalisé et opéré d’un cancer et terminée à Rio en fin d’année où il était présent pour la création de la Bachianas Brasileiras n°9.

La 1ère version fut écrite pour soprano en Sol Majeur. La dédicace « à Marcel Mule » n’est pas le fruit d’une collaboration entre les deux hommes ni d’une commande du saxophoniste français. Malgré le fait qu’ils se connaissaient depuis les années 1920 où V.L. avait été invité à diriger à Paris, aucun échange de courrier ​​ entre eux ne s’est fait durant la composition de la Fantasia. M.Mule reçut un conducteur manuscrit complet. Celui-ci informa (dès décembre 1948) qu’il lui semblait impossible de créer la Fantasia dans sa tonalité originale parce que « les fa# et sol aigus sont très difficiles à jouer au soprano »… V.L. décida de faire transposer la pièce un ton plus bas. C’est durant cette opération que la majorité des erreurs d’édition sont apparues. M.Mule ne jouera jamais la Fantasia…

Waldemar Szpilman (1905-2003) était à la fois compositeur, chef d’orchestre, professeur et jouait du saxophone, du violon et de la clarinette. Elève et ami proche de V.L. depuis les années 1930, ce dernier lui proposa de faire la création de la Fantasia. Szpilman accepta avec plaisir, mais n’ayant pas de soprano, il demanda s’il pouvait jouer la pièce au ténor ; ce que V.L. accepta. La création fut faite le 17 novembre 1951 à « l’Auditorio do Ministerio da Educação e Cultura » sous la direction du compositeur.

 

 

Termes employés 

 

Fantaisie : pièce instrumentale qui n’est pas soumise à des règles formelles préalables (Larousse de la musique). Avec cette fantaisie, V.L. ne considère pas cette pièce comme un prélude à l’image de son maître à penser : J.S.Bach, mais plutôt comme une sorte de sonate de construction moins rigide, comme il en est usage dans la 2ème moitié du XVIIIème.

 

 

2ème mvt : affrettando : en pressant et agité

 

Erreurs d’éditions 

Mouvement I

 

Mesure 10

Mesure 36

Mesure 44

Mesure 53

 

 

 

Mesure 67

 ​​ ​​ ​​ ​​​​ 

 

 

 

 

 

 

 

Mesure 79

 

 

Mesure 98

Mesures 103 à 105 : cf mesures 43 à 45

 

Mesure 107

 

Mesure 114

 

 

 

Mesure 124

Mouvement II

 

Mesure 18

Mesure 21

Mesures 25-26 : cf mesures 18-19 (liaison)

 

Mesure 27

Mesure 30

 

Mouvement III

 

Mesure 1

 

Mesure 18

 

Mesure 22

 

 

 

Mesure 21

 

Mesure 26

Mesure 37 et 38

Mesure 41 : articulations cf mesure 37

 

Mesure 57

Mesure 61

 

 

 

 ​​ ​​ ​​ ​​​​ Mesure 66

 ​​ ​​ ​​ ​​​​ 

Ces corrections sont les plus significatives.

 

 

 

 

 

 

 

 

Conseils personnels

 

Pour le 1er mouvement :

 

La structure est ABCBCcoda.

A : est comme une introduction vivante et brillante d’une rythmique latine  ​​ ​​ ​​ ​​​​  

B : Thème mélodique où l’indication « Moins » semble s’appliquer à tous les éléments de jeu : Tempo, mais aussi nuances, caractère. Ce thème est comme une berceuse qu’une maman chantonne à son enfant : doux, chaleureux, intime et proche. Les triolets de double sont à prendre comme des ornements vocaux, souples et non-techniques.

C : retrouve un caractère léger et énergique mais sans retrouver le T° du début.

 

Pour le 2ème mouvement :

 

Ici l’influence de Debussy (accords de 9ème, couleurs), est perceptible. Si la mise en place est précise, c’est le caractère fluide et fluctuant que l’on doit privilégier.

 

Pour le 3ème mouvement :

 

L’écriture brillante de ce mouvement est très démonstrative et propose de large plage de doubles-croches sans articulations. Peut-être ne faut-il pas y voir une volonté de V.L. à jouer tout détaché, mais cette fois-ce comme à l’image de J.S.Bach, une liberté pour l’interprète de choisir ses articulations en fonctions de ce qui est écrit et de ses moyens…

 

 

Sources

 

*) «  The Saxophone Music of Heitor Villa-Lobos : The restoration of the Fantasia and the discovery of A Roseira » Roland Davis Dowdy III (rdowdy@cam​phollysprin​gs.com)

*) www.museuvillalobos.org.b

*) Encyclopédie Larousse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1ère page du manuscrit de la Fantasia

 

 

 

FANTASIA FOR SAXOPHONE by Heitor Villa-Lobos

© 1963 by Southern Music Publishing Co Inc.

Copyright Renewed

Used by permission. Tous droits réservés

 

 

 

1ère page du conducteur transposé de la Fantasia

 

FANTASIA FOR SAXOPHONE by Heitor Villa-Lobos

© 1963 by Southern Music Publishing Co Inc.

Copyright Renewed

Used by permission. Tous droits réservés

tablature 1/4 de tons

9 juillet 2024

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